Vies de Famille – Episode 2.

Je préfère te prévenir, à la fin de ce journal d’exploration, tu n’auras qu’une envie, partir à l’aventure, et peut-être longtemps, comme Pierre, Sophie, Léo et Tom!

Je suis tellement contente de commencer cette année 2021 en te les faisant rencontrer! Une famille ordinaire qui a choisi de vivre de façon peu ordinaire.

Même si les familles sont de plus en plus nombreuses à choisir ce mode de vie, cela reste une aventure exceptionnelle, et je suis trop contente de te la faire découvrir aujourd’hui!

Je te souhaite une très bonne lecture et un super moment d’évasion!

La famille TPLS de l’autre côté de l’Atlantique!

Voici donc Sophie et Pierre, les parents de Léo, Tom, et depuis quelques semaines, de Max (qui n’est donc pas sur la photo).

Sophie et Pierre sont médecins, ils travaillent tous les deux à l’hôpital, et même avant de se rencontrer, ce qu’ils aimaient, c’était voyager. Ils ont toujours voyagé avec leurs enfants, en Grèce, aux Antilles, pour une semaine ou deux. Voyager enceinte? Pas de problème pour Sophie, qui trouve justement que partout ailleurs, les familles et les enfants sont mieux acceptés qu’en France. On peut même dire que dans beaucoup d’endroits, cela dépasse l’acceptation. Les gens sont heureux de voir débarquer des enfants! Tu peux demander à tes parents, ce n’est pas toujours (souvent?) le cas en France.

Sophie et Pierre ne sont pas des gens stressés. Non. On peut même dire qu’ils sont “à la cool”. Est-ce à cause de leur métier?! Est-ce aussi leur tempérament? Certainement un peu des deux, mais ils ne sont pas stressés, ça c’est sur!

Et partir loin, dans des pays où le système de santé n’est pas rassurant pour beaucoup d’entre nous, ne stresse pas plus que ça nos deux voyageurs, ils sont médecins, c’est d’un coup moins inquiétant! Ils ont toujours eu l’habitude de voyager, avec les copains, seuls, en couple ou en famille.

Les TPLS

Lorsque tu es médecin en formation (on appelle ça un interne), tu changes de travail tous les 6 mois. Cela te donne donc la possibilité de faire une pause 6 mois et de revenir ensuite poursuivre ton travail dans un nouvel endroit. Sophie et Pierre y pensaient beaucoup, puis ils sont devenus parents avant d’avoir eu le temps de concrétiser ce projet.

En 2014 ils sont devenus parents d’un petit gars (ils appellent leurs enfants comme ça!), Léo, qui à ce moment là a 1 an. Ils décident, un peu en last minute, de partir 6 mois en van en Amérique de Sud côté océan Pacifique. Ils découvriront la Bolivie, l’Argentine, le Chili, les Andes et l’équateur.

Le premier van acheté une fois arrivés sur place

J’avoue que j’étais tellement sous le charme de nos échanges avec Sophie, que je n’ai pas noté l’ordre dans lesquels ces pays ont été visité, mais je suis sûre que tu seras d’accord pour dire que ça n’a pas beaucoup d’importance.

Ce qui est important, c’est que pendant 6 mois, ils ont vécu un autre rythme, une autre vie. Mais je te raconte ça juste après! Ils ont acheté leur van sur place à une famille française, au Chili. Ils l’ont revendu de la même manière lorsqu’ils sont rentrés en France.

Ce que Sophie n’arette pas de me répéter durant tout notre échange?! Voyager avec des enfants?! Trop facile!!

Prêt pour découvrir LA grande aventure?! Parce qu’après 6 mois, ils n’avaient qu’une envie, celle de repartir. Et c’est cette aventure que je vais te raconter.

Est-ce que c’est superbe?! Oui!

Mais d’abord, Tom pointe le bout de son nez en 2016. Un deuxième petit gars, à qui on laisse le temps de pousser un peu, et d’organiser le prochain voyage.

Comment choisir où ils vont partir? Plusieurs éléments les aident à se décider. Ils ont adoré l’Amérique du Sud et sont très partants pour y retourner. Pierre a besoin d’être souvent proche de l’eau, donc l’Amérique du Sud, c’est parfait. Le système de santé est pas trop mal, la géopolitique n’est pas trop instable, et la langue parlée et globalement partout la même. Et oui, en Amérique du Sud, sauf au Brésil où on parle portugais, la langue parlée est l’espagnol. Une langue pas trop difficile à apprendre pour nous français et que les enfants peuvent facilement apprivoiser.

Dernier critère décisif : la nature!! Les grands espaces, les paysages qui changent, et qui sont souvent à couper le souffle, les animaux…

Banco, c’est décidé, ils retournent en Amérique du Sud!

Cette fois-ci, Pierre et Sophie s’organisent différemment. Ils achètent un van ici en Allemagne, qu’ils font envoyer un mois avant leur départ, en bateau. Le van en bateau hein, eux sont bien partis en avion.

Le van sur l’eau, et les gars.

Ce deuxième départ a lieu en 2018, pour 10 mois cette fois-ci. Bah oui, quitte à partir, autant partir longtemps… Léo a donc un peu plus de 4 ans et Tom 2 ans et demie.

Voici la liste des pays ou lieux emblématiques visités : Uruguay, Argentine, Ushuaia, ils sont repassé par l’Argentine, puis Chili, Paraguay et Brésil.

Lorsque Pierre et Sophie partent, ils ne prévoient pas grand chose. Enfin, ils réservent la première nuit, puis se laissent porter. Ils décident d’un itinéraire grossièrement, mais peuvent changer d’avis au dernier moment.

Par exemple, à la fin de ce deuxième voyage en van, ils hésitaient entre continuer plus au nord ou bifurquer vers le Brésil. Jusqu’au croisement des deux routes, ils n’avaient pas décidé. Bolsonaro venait d’être élu président du Brésil, et Pierre et Sophie ne voulaient pas prendre de risques, ne sachant pas très bien comment allait être la sécurité du pays. Et puis comme tout semblait assez apaisé au Brésil à ce moment là, ils ont décidé d’aller découvrir ce coin du monde.

Ils ont également choisi de ne pas aller en Amazonie, un endroit moins “sûr” dans cette région du monde. Avec les enfants, ils ont préféré aller découvrir autre chose, dans une zone plus apaisée.

Est-ce que ça les a frustré? Ho que non!! On ne peut de toutes façons jamais tout voir, et ils n’auraient probablement pas fait cette autre chose qui était surement tout aussi chouette!

Même si tout est beau, il faut faire des choix, on ne peut jamais tout voir et il faut donc accepter de ne pas tout faire, même si on part longtemps.

Le vrai regret de leurs voyages? Ne pas être partis plus longtemps!

Je ne sais pas quoi mettre comme légende tellement c’est beau…

Durant ces mois de voyage, le rythme de vie change. Il semble ralenti. C’est un moment de pause, il n’y a plus d’horaires, de “on est en retard”, de “faut se dépêcher”.

Non, juste le bonheur d’être ensemble, dans la nature. Ce que ces voyages apportent à cette famille? Du temps ensemble.

Les grands-parents de Tom et Léo (les 4) sont venus leur rendre visite, chacun une grosse semaine. Ce fut des supers souvenirs, et ça a permis de garder le lien avec leur grands-parents, qu’ils n’auraient pas vu sinon pendant dix mois.

Est-ce que cela était frustrant d’être si loin de chez soi et de peut-être rater des évènements importants? A cette question, Sophie répond non. Lorsque tu es en voyage pour si longtemps, tu es coupé, quand même, du reste du monde. Tu es déconnecté de la France, tu vis l’instant présent tellement intensément, que tu n’est pas frustré de ne pas être ailleurs.

L’apéro à l’autre bout du monde

Pour pouvoir profiter de chaque instant, il faut aussi se prévoir des moments de pause. Des moment ou pendant 3-4 jours on ne prend pas la route par exemple. Le dernier mois de leur voyage, les TPLS (souvenez-vous, c’est comme ça que je les appelle) n’ont pas fait de route. Profiter différemment d’être loin, ensemble, sans rouler.

Lorsque je demande à Sophie s’ils ont pensé à travailler en tant que médecins sur place, elle répond non. Ils ont choisi de vivre ces moments pour être en famille, pour partager des moments exceptionnels ensemble, pour avoir du temps, découvrir, vivre des choses différentes. Sans travailler du coup.

La nature, partout, tout le temps

Bon, et est-ce que ça fait peur d’être loin de chez soi, pendant si longtemps? Et de n’avoir pour maison qu’un van? Même si parfois cela peut être pesant de vivre dans si petit (je t’en parle juste après), ils n’ont jamais eu peur. Une fois, peut-être, à Ushuaia, donc au bout du monde (tu peux regarder sur une carte ou c’est situé, c’est tout au bout de la pointe sud de l’Amérique de Sud), lorsque le van est tombé en panne. Et même là, Sophie dit que finalement, ce n’était pas de la peur, mais plutôt une grosse galère et du stress. Souviens-toi, cette région a été choisie par Pierre et Sophie car justement, elle est assez sûre.

Léo, seul au monde

Et alors, c’est quoi les souvenirs les plus marquants d’une telle aventure?!

La chose qui marque le plus, c’est de vivre dehors, partout, tout le temps! C’est assez incroyable par rapport aux vies que nous avons en France. Par exemple, Léo, à 5 ans, savait faire un feu.

Léo, à la pêche

Ils ont rencontré en pleine nature des Jaguars au brésil, des baleines en Argentine, ils ont fait du Kayak un peu partout, ils ont pêché…

Une vie sur la route, c’est vraiment cool! Enfin, ces dix mois en tous cas! Lorsqu’on se déplace avec sa valise d’hôtel en hôtel ou chez l’habitant, on appelle ça du back pack. Cela donne l’avantage d’aller plus loin dans les rencontres avec les locaux, de passer plus de temps dans les centre-ville…

MAIS… En van, pas besoin de faire et défaire les bagages tout le temps, on rencontre pleins d’étrangers, surtout des français qui voyagent de la même façon, et la vie sur la route est très chouette! La route offre la possibilité d’aller dans des endroits moins accessibles, moins touristiques.

On fait comment pour payer les repas durant 10 mois sans travailler?

C’est bien beau tout ça, mais tu le sais peut-être déjà, voyager, ça coûte cher! Comment ils ont fait pour vivre 10 mois là bas sans travailler?

Alors on peut dire de Sophie que c’est un petit écureuil. Je ne sais pas si tu sais ce que ça veut dire, mais l’écureuil fait beaucoup de réserves de noisettes pour avoir à manger quand il n’y a plus rien dehors. Et bien Sophie, chaque mois, dédie une partie du budget familial à l’épargne, ce qui veut dire qu’elle économise de l’argent pour partir en voyage.

Par exemple, pour leur premier voyage de 6 mois à 3, ils avaient un budget de 1000€ par mois par personne (adulte), tout compris. Ils avaient donc un budget de 12000€, et ils prévoient toujours une petite marge de 3000€ supplémentaires si ils doivent être rapatrier en urgence. Si par exemple ils ont un problème de santé grave et qu’ils doivent vite rentrer en France pour être soignés.

Sophie, notre écureuil, et son petit gars!

La chance qu’ont Pierre et Sophie, c’est qu’en plus de faire un beau métier, ils peuvent le quitter et être sûrs d’en retrouver un. Il y a partout du travail pour les médecins, surtout lorsqu’ils travaillent à l’hôpital ce qui, souviens-toi, est le cas de Pierre et Sophie. Cela permet donc de partir plus facilement car ils savent qu’ils auront du travail en rentrant.

Lorsqu’ils partent, ils louent leur appartement parisien. Cela permet de payer les charges, donc les choses obligatoires à payer ici en France, pendant qu’ils sont loin.

Il faut aussi te dire que la vie en Amérique du sud est moins chère qu’en Europe, et plus précisément en France. Par exemple en Bolivie, tu peux manger au restaurant pour 80 centimes. Imagine, ce n’est même pas le prix d’une baguette de pain chez nous. Et la nature ne coûte rien! ; )

Ils ont par exemple parfois dépenser moins de 1000€ en un mois pour 4 personnes tout compris, sans aucune privation. Tu peux demander à tes parents, cela n’est pas possible en France…

Parlons peu, parlons bien. La vie en van, c’est comment?!

La vie en van, cool ou pas cool?

Ce qui est cool :

Certes en van, on vie en promiscuité (collé serré quoi!), mais dans cette région du monde tu vis beaucoup dehors, et c’est beaucoup plus simple pour l’organisation! Et oui, pas de valises à faire et défaire en permanence, la possibilité d’avoir quelques jeux et livres toujours sur place, dormir toujours dans le même lit… Pour les enfants, mais aussi les grands, c’est un argument de poids. L’impression d’avoir une maison, même si elle est petite et qu’elle roule, durant ces mois loin de chez soi, ça compte! Tu peux aussi faire à manger quand tu veux, peu importe où tu es!

Tu peux coucher les enfants, et aller boire un verre dans le petit resto au bord de la route, juste à côté de là où tu es garé. Allez, je te raconte une anecdote rigolote! Les gars avaient un talkie walkie pour appeler leur parents s’ils se réveillaient pendant ces fameux diners! Personnellement , je trouve ça génial!

Pierre est ses deux gars, au milieu de l’eau

Ce qui est moins cool : Tu ne peux pas commencer ton voyage de n’importe où, et il faut que tu repartes du même endroit! Comme le van arrive par bateau dans un port spécifique (il n’y en a que quatre en Amérique du sud – et l’Amérique du Sud, c’est trèèèèèès grand), il faut partir et revenir du même endroit.

Ce qui est moins cool aussi, c’est que l’Amérique du Sud, c’est trèèèèès grand. Oui, je sais, je viens de le dire! ; ) Les distances sont donc très grandes. Lorsque tu voyages sans véhicule, tu peux prendre des avions pour faire de plus grands sauts de puce. Avec le van, il faut beaucoup rouler. Par exemple, Sophie et Pierre avaient prévu au départ d’aller en Colombie. Mais finalement c’était trop loin pour vraiment en profiter et ne pas juste “manger des kilomètres”.

Et quand il pleut beaucoup et longtemps, comme en Amazonie, c’est moins cool aussi! ; )

Sur la route

Le conseil de Sophie?!

Le faire! Si vous avez envie de le faire, faites-le. Ce n’est jamais vraiment le bon moment, mais si vous avez envie, lancez-vous dans l’aventure, ça sera forcément bien!! Même moins loin, moins longtemps, moins couteux… Le projet vaut le coup d’aller jusqu’au bout!

Je te partage aussi ce que Sophie m’a répéter de nombreuses fois, on voyage très bien avec des enfants!! Les parents découvrent leurs enfants en voyage, et l’inverse est vrai aussi bien sûr!

Loin de notre quotidien français

Ta vie n’est plus (ou pas) une to do list (des choses à faire et à cocher), tu vis différemment, en famille et en lien avec la nature. Une vie sans une tonne de jouets, sans exagération, une vie simple (même si au départ le projet coûte cher), sans contraintes, proche des gens, que l’on connait ou non d’ailleurs.

Dans nos vie souvent très contraignantes, cela permet de mettre sur pause, de vivre avec moins mais souvent mieux, en se rendant compte des frais qu’on s’impose (ou qu’on nous impose…)

Lorsque tu vis dans un van pendant 10 mois loin de chez toi, cela te montre que nous n’avons pas besoin de grand chose au final pour vivre bien. Cela t’aide à revivre de manière plus synchrone avec la nature. Un exemple très parlant est que tu vis au rythme du soleil. Tu te lèves et te couches en même temps que lui.

Balade à cheval!

Léo, qui avait 4 ans au moment du voyage, était plongé dans les différences entre l’Amérique du Sud et la France, entre une Europe aseptisée et riche, et une Amérique du sud plus pauvre, mais plus humanisée, colorées. Avec sa naïveté d’enfant, sans préjugés, avec un regard neuf et neutre sur les choses.

J’ai évidemment demandé à Sophie, à la fin de notre rencontre, s’ils allaient repartir. La réponse est oui, sans vraiment de surprise! Ils ont pour projet de partir en 2023, lorsque Max aura un peu grandi (il a tout juste 1 mois aujourd’hui…), plus d’un an pour découvrir l’Amérique du Nord et l’Amérique centrale. Enfin, Pierre hésite encore sur la destination, à voir!

Vivre avec la nature

Ils espèrent bien que les grands-parents reviendront les voir, comme la fois précédente, pour garder un lien, et ne pas trop se manquer!

Je te tiendrais bien sûr informé.e des avancées, et si tu veux en savoir plus sur cette famille de voyageurs, ils ont tenu un blog lors de leur premier voyage, ici!

Et un compte IG également : @lions_in_the_bag

J’espère que cet épisode de Vies de Famille t’aura plu, que tu aura eu l’impression de voyager, et que cela t’aura aussi donné envie de partir à la découverte du monde. Sachant que le monde commence par ce qu’il y a en bas de chez toi!

Voyager en van, en famille

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.